Hongyan est née en Chine. Elle découvre le français par hasard alors qu’elle passe son bac et souhaite apprendre une troisième langue, en complément du chinois et de l’anglais. Seul l’option français est disponible. Commence alors une longue histoire d’amour qu’elle décrira elle-même comme « le destin ».

Un amour pour les langues…

L’intérêt d’Hongyan pour les langues commence tôt. Lorsqu’elle entre au collège, elle s’intéresse à l’anglais grâce à une amie qui souhaite intégrer un établissement de langues étrangères en Chine. Six ans plsu tard, elle se tourne vers le français. Après être devenue guide pour des groupes francophones souhaitant découvrir la Chine, Hongyan prend l’initiative d’étendre ses compétences et d’améliorer encore son niveau de français. Elle décide de suivre une formation pour devenir interprète et traductrice à l’École Supérieure d’interprètes et de traducteurs (ESIT) à Paris. Pour continuer à parfaire son apprentissage, elle étudie pendant deux ans les langues étrangères appliquées à l’université de la Sorbonne. Au-delà de la langue, Hongyan découvre la culture française, celle de sa future terre d’accueil.

Un amour pour son pays…

Pendant très longtemps, Hongyan grandit en Chine dans l’espoir de quitter le pays. C’est d’ailleurs l’une des raisons principales qui fait qu’elle se tourne vers l’étude des langues.

C’est en devenant Guide qu’elle tombe amoureuse de son pays. Pour pouvoir témoigner de la culture richissime de l’ancien Empire, Hongyan doit tout redécouvrir et réapprendre par elle-même. C’est ainsi qu’elle se rend compte que c’est une manière bien plus belle et surtout plus libre d’apprendre, complètement différente de l’apprentissage scolaire ou familial.

Même en quittant sa terre natale, elle n’oublie pas ses origines. À Paris, elle se rend au Palais des Congrès et assiste au spectacle annuel Shen Yun qui retrace cinq mille ans de culture chinoise au temps où les valeurs traditionnelles symbolisaient un Empire à la fois berceau de culture et de savoir. Ce spectacle est époustouflant. Quand Hongyan en parle, elle est d’ailleurs toujours aussi émue qu’en sortant de la salle à l’époque.

Un amour pour la traduction…

Lorsque Hongyan se lance dans la traduction, c’est tout d’abord pour trouver la liberté dont elle a toujours rêvé et qui l’a poussée à quitter la Chine. C’est la liberté de travailler comme elle le souhaite, de choisir son rythme, d’être son propre patron.

Au fur et à mesure, Hongyan se rend compte que le métier de traducteur est bien plus difficile qu’il n’y paraît. Il requiert un niveau de connaissance et de rigueur élevé.

Plus elle évolue en tant que traductrice, plus elle puise dans l’émotion. À l’ESIT, une phrase revient en permanence et se trouve sur toutes les lèvres : « Traduire ce n’est pas traduire mots après mots mais traduire un message en entier. ». Aujourd’hui en traduisant, Hongyan souhaite rester fidèle au message et le transcrire tout en pensant au bien-être de ses lecteurs. Pour elle, la traduction c’est rendre la lecture vivante, c’est transmettre le sens exact avec une certaine élégance, c’est donner l’information et faire en sorte que le lecteur se sente apaisé. Pour une traduction réussie, il faut que le lecteur ait compris le message non pas en se fatiguant mais en ressentant quelque chose, peu importe l’émotion. Pour Hongyan, traduction est synonyme d’émotion.

Le portrait chinois d’Hongyan :

Si vous étiez une langue ?

« Le chinois traditionnel. C’est une langue qui représente une culture très riche. On pense souvent que le traditionnel est vieux, ancien, dépassé. Ce n’est pas le cas. Le traditionnel témoigne d’une époque particulière. C’est empreint de nostalgie. »

Si vous étiez un pays ?

« Je suis tentée de dire la France. C’est une terre d’accueil. C’est ma terre d’accueil.

Mais je vais plutôt nommer une dynastie : la Dynastie Tang. C’est une vraie épopée de l’histoire de Chine, c’est la Chine dans toute sa splendeur. C’est la Chine comme on ne la connait pas : la plus riche, la plus culturelle et, la plus attirante à l’image de la Dynastie elle-même ! »

Si vous étiez une culture ?

« La culture traditionnelle chinoise, celle de nos ancêtres. C’est celle de tous les grands philosophes d’une époque où la Chine était grande et où le peuple était ouvert. Nous avions les bonnes valeurs et nous voulions les véhiculer. Nous transmettions continuellement un message de beauté et de tolérance à travers le monde. »

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